Voir

 

Les voyages qui font le jour
peuvent accoster sur ces rivages :



rivage culture
rivage eros
rivage raison
rivage création

Ici je ne dis qu'une couleur du jour qu'il faut écrire.
Aussi je tais toutes les autres.

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30 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Douche du matin rue Wagner, tandis qu'elle dort encore. Pluie salle de bain voleuse qui me navre en me lavant des meilleures senteurs laissées à ma peau par ma nuit Noémie. Savon, température tiède, peu de minutes. Épisode serviette éponge suivi de la séance finition-miroir. Elle me rejoint, me capture. Aucun rempart à ma nudité...ça l'inspire.
Retour à la douche... ensemble. Mains glissantes, baisers mouillés, torrent de polissonneries. Second lavage, rinçage...l 'essorage s'annonce coton.

 
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29 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Cathou


 

Pas prudent d'emmener Cathou un mardi midi à la Librairie Kléber. Je sais que Laure ne manque pas de s'y trouver mais...la perspective de se faire heurter leur présence...ma foi ça m'amuse d'avance. Sitôt projetée, l''affaire se fait. Les filles s'évaluent au tout premier instant, signaux d'alerte tous enclenchés. Je présente. Innocence feinte ou complaisance, l'une et l'autre se saluent, polies. Je deviens le bien de chacune, l' enjeu des regards, un vrai trésor.
"La Psy, la Plasticienne et le courtisan" serait le titre de la fable si La Fontaine passait par là.
Moralité : deux filles qui se jaugent se muent d'un coup... en conquérantes.

 
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28 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Elle se bouge, elle se calme. Ses sens se flouent de l'oriflamme qu'à ses joues preux j'exclame. Silence, elle cloue tout mon programme. J'avance, j'élance des gestes de licence. Puis à ses reins de femme... aisance, la fin de nuit se fâne. Elle se bouge, elle me calme et recommence.
La douceur installée, nos bras se font satin pour porter au matin l'envie de se garder. Mes éveils s'attendrissent un peu plus. Les siens restent jolis. Il nous semble avouer aux contours de nos peaux que nos émois se chargent des bonnes heures partagées.

 

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27 nov. 2004
sans :
à Colmar
Elle



 

Au Salon du Livre, événement toujours réussi, je débarque pour la journée. Ce que je préfère : les auteurs assis très bas, chacun derrière une fine table qui exhibe "Le Livre", le leur. Et eux, l'oeil aux aguets, la main prompte à vous dédicacer fièrement leurs pages. Dans tout ça : de réels talents, des créations novatrices encore. J' avance dans les allées. Je feuillette ici et là des pages poésie. Souvent on m'arrête, on m'interpelle pour me faire découvrir des groupements d'écrivants. C'est drôle nos siècles...il faut se regrouper pour écrire ! Va comprendre. Le pire c'est qu'il en sort souvent quelque chose.
Remarqué : le stand des étudiants art-déco. Ils offrent d'illustrer des mots, en échange d'un baiser, d'un gâteau, d'une folie. Remarquable.


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26 nov. 2004
avec :
à Metz
Noémie


 

Hôtel Escurial, chambre ocre, épisode sportif. Noémie adore Metz qui l'a vue grandir. Elle y est bien et plus que bien ; ça déchaîne ses ressources d'énergies si bien que ma nuit reçoit la pleine démonstration de sa souplesse sexuée. Noémie est engageante, maîtresse absolument. Elle prend toutes les initiatives, me prolongeant autant qu'il faut.
Devenu le jouet de ses envies, j'en viens à souhaiter qu'elle s'épuise. Mais non. Nuit noire dehors, nuit blanche dans la chambre, Noémie m'en fait voir de toutes les couleurs.

 

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25 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

19h rue Thiegarten à la galerie Zoo. Aux murs, des peintures de Demosthenes Davvetas. Lui, présent dans la salle et Noémie qui lui parle. Sitôt que j'arrive elle le lâche. Les peintures...moauaif, colorées vives, feutrées de traits d'argent. De loin ça pourrait sembler du Basquiat, sauf que le compliment supporte pas qu'on s'approche. Il y a des mots inscrits dans les toiles, tels celui là : "Même morte la beauté donne vie". En fait l'artiste est poète, boxeur, grec et que sait-je encore.
N'empêche, il y en a qui devraient flinguer leurs pinceaux pour ne tenir que des stylos.

 
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24 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Dernières lueurs du jour dans son studio de la rue Wagner. Tombe la nuit, pas les habits de Noémie... pas encore. Il lui faut de l'encens fleuri, des bougies blanches à même le sol, aussi deux trois instants de musique. J'effleure sa bouche de mes lèvres, le temps s'arrête semble-t-il.
Nos parfums fouettent nos pulsions, mais l'on attend ainsi debout. Rien...ne passe, rien. J'écoute Noémie, ses sens en éveil, son coeur en alerte. Tu ne sais qu'être belle, lui dit ma voix. Ça l'effondre...
Encore, dit-elle, encore.

 

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23 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Laure



 

Chaque mardi, Laure fait son midi à la librairie Kléber. Elle visite les pages design, les pages polar et jamais les livres sciences humaines. Je décide de la rejoindre, histoire de lui dire bonjour mademoiselle ça vous dirait de etc...ce qui ne manque jamais de l'énerver. Sitôt sur place, je la débusque rayon arts graphiques. Elle me voit même pas l'approcher tant ses yeux flanchent d'émotion dans Deus ex Machina, gros pavé-images de Ralph Gibson. Je me pose derrière elle, tout près. Ses doigts font tourner les clichés. Scènes noir et blanc, vision râpeuse de la vie ordinaire en contrastes soutenus. Morceaux de ville et de trottoir, gens nus encore mis en photos sous le regard de Laure que je prends le temps de contempler.


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22 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Revenue pâle de son congrès psycho tenu à Dijon, Noémie inonde mon téléphone de messages insistants : je dois la rappeler, je dois la rappeler. En fait elle couve la mélancolie, un peu comme on débute une grippe à l'automne. Prompt à lui rendre des couleurs, je débarque chez elle, alléluia ! Elle veut causer alors j'écoute, elle veut parler... je la déroute. L'embrasser commence par lui taire les mots sombres qui restaient à me livrer. Ses gestes râlent puis capitulent. Elle est pas prête mais elle chavire sous la caresse qui l'ouvre à des instants plus chahutés. Dijon s'éloigne sous les coups-butoir-Noémie. Moralité : passage à Dijon, pas sage sur elle.

 

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21 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Cathou


 

Pathé-Vox, ciné 21h. Séance tenante en fond de salle, Cathou accepte avec peine mes doigts venus sur sa cuisse. Rien d'elle ne tremble, ni son souffle, ni sa voix quand elle me chuchotte à l'oreille : "t'es pas gonflé toi !". "Justement si..." je lui réponds "...et de plus en plus d'ailleurs". Elle déteste aussitôt, elle me chasse. Je reprends mes doigts, ma main, mon bras. Plus tard en milieu de film, Cathou penche à mon cou sa chevelure, sa tête, son visage et une grande douceur qu'elle laisse posés là, confiante absolument. Puis je ne sais par quel mystère, la paume de nos mains nous rassemble jusqu'aux images dernières...de si belle projection.

 

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20 nov. 2004
sans :
à Strasbourg
Elle


 

Galeries Lafayettes, tous les étages rayon noël déjà. C'est le marronnier du commerce : ressusciter nos rêves d'enfant. Mélange des genres : se déroule au 1er étage un défilé hom sous-vêtements. Mâles épilés, lisses, un brin féminins, moulés transparence slipée. Un parterre de filles contemple l'emballage, les fibres lycra et les reliefs qui s'exhibent. Ambiance sagement tendue, strings aux limites de se faire déborder. Trop habillés pour être vus, quelques hommes ordinaires passent, et disparaissent. Trop ordinaire pour passer, l'envie des filles aussi sûrement que noël, reviendra. Ici elles reviendront alors...plus souvent. Va savoir

 
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19 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Cathou


 

16h au salon de thé Winter. Furieuse de ma conduite de la veille, Cathou dénonce mon toucher colmarien. "Non mais, on est pas intime que je sache" me reproche-t-elle encore. Lui saisir la taille est une chose, mais sans lui demander pas question. Je profite alors du sujet pour lui suggérer de causer plutôt philosolie...
"Philoso quoi ?". J'insiste : "Au lit !". Je manque de prendre une baffe. Pas peureux je rajoute :"tu pourrais être ma maîtresse...ma maîtresse à penser". Cathou est décontenancée, ou bien défaite je discerne pas. Alors je dévie mon propos sur Roland Barthes, ça la ravive et elle se calme. Toute réparée par mon discours, Cathou me délivre un sourire, et surtout un rendez-vous pour un ciné dans deux jours.

 
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18 nov. 2004
avec :
à Colmar
Cathou


 

Convoqué par Cathou, je me précipite Galerie des remparts à Colmar. Elle veut me partager les outrages qui se montrent à elle au travers d'eaux fortes commises par un philosophe...imbécile. C'est ainsi, un docte penseur improvisé graveur, et autoproclamé artiste, ben voyons. Humm, je sens que le vernissage de l'expo me plait déjà. Le type fait le beau, le fier et les présentations. Il convoite Cathou du regard, tant et tant qu'il m'approche avec moulte sympathie et bien plus encore de sourires. Dommage mon gars je pense, c'est moi le mâle à Cathou aujourd'hui, pas toi. Et pour porter plus haut l'affront que je lui tiens, je saisis Cathou par la taille et me la colle tout à mes hanches.
Enfin, au livre d'or de l'expo j'inscris ces mots : le champagne est remarquable !

 

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17 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Shopping rue Ste.Madeleine, autant dire... rue de la sensualité. Noémie m'emporte à son bras pour me prendre mon avis dans ses achats petits dessous. Trois petites boutiques très chics, déco d'enfer, prix conséquents. Les vendeuses...toujours regard complice à mon encontre. Noémie essaie des choses légères ou bien s'entoile de dentelles. J'ai l'oeil qui file partout sur elle, sur ses épaules, dedans la soie de son bustier. Elle m'offre ses fesses en spectacle, et la mouvance qui va avec.
On se décide pour 2 modèles. Je résiste à rien, je suis envoûté.
 

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16 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Visite surprise chez Noémie. Accord immédiat. D'elle je suis surpris qu'elle me laisse de suite tout visiter..les zones douces, les zones claires, les courbes et la clairière. Aussi j'incite ma caresse au voyage...sur les frissons de Noémie. Une heure passe, une autre encore, tant pis, je manque au bureau aujourd'hui.
S'installe enchantée la vibrance qui nous tient nus jusqu'à toujours. On s'endort et on rêve au songe fou que l'on réveille pour faire sauter tous nos plaisirs.
Me gagne un peu la fatigue aux exigences de Noémie. Quand je la perd elle récidive, décidément visite surprise.
 

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15 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Pause déjeuner rue Richard Wagner, service dessert... particulier : Noémie joue de l'audace et de danette à la vanille fraîchement tirée de son frigo. Elle me renverse sur sa table, tirant de mon lewis usé les arguments qui l'intéressent . Il y a des glissades qui s'en suivent, des jeux de langues, des embrassées. Du velouté et de l'osé, elle est goulue, je suis enchanté. Quand tout est pris Noémie dit : "l'addition n'est pas très salée".

 
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14 nov. 2004
avec :
à Baden-Baden
Noémie


 

Même endroit, même lieu qu'avec Cathou une semaine plus tôt : Caracalla le dimanche matin, c'est saveur 3ème âge garantie. Noémie se remarque, fort jolie dans le rose de son fin maillot Cacharel. Eaux tièdes, idées chaudes. Dans un bassin du dehors, j'emporte ma sirène du jour sous la cascade faussement naturelle, là où tombe surtout du bruit mouillé plutôt son maillot. Qu'importe, j'y retiens Noémie un quart d'heure, attaquant par le geste sa ligne de flottaison. Elle comprend, on s'entend. Bientôt, ses cuisses conjuguent les miennes, sous l'eau ardemment. Faut qu'on s'échappe, on peut plus tenir là.

 

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13 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Sortie théâtre. Pour un peu, l'écrit du jour basculait rivage culture. Eh ben non, avec Noémie l'accostage se fait plutôt rivage eros. Pas très cochons ce jour-là, on s'en tient à s'offrir en ville des baisers à foison. Main dans la main, main sur le coeur et beaucoup les mains ailleurs , malgré l'oeil des passants faussement outrés. Rue Mercière, je nous vois le reflet amoureux que nos pas font ensemble et qui brille dans la vitrine des "Nappes d'Alsace". Place St.Guillaume, Noémie me ceinture pour un baiser plus serré. Je sens que l'on s'emmêle une envie très complice de se coucher sans tarder.

 

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12 nov. 2004
sans :
à Strasbourg
Elle



 

Wagner plutôt que Mozart. Je veux dire...plutôt se faire des moments sautillants rue Wagner (avec Noémie) que de lire "Mozart et la pluie" de Christian Bobin ! Quoique...
Donc voilà : je suis seul avec ce livre qui s'avale en moins d' une heure. La chose résonne clair, teintée souffrance, désaturée toutefois. Pastel de phrases qui nous embobinent sur la planète amour. Vous savez bien laquelle, la vraie, la tendre, celle des offertoires attentionnés. Comme toujours avec Bobin, le récit ne dit rien, sauf l'essentiel. Et si l' Absence voyage ici en chapitres de sensations qui sont perdues, Bobin débusque le moindre éclat pour nous la rendre.
Comme s'il fallait vomir le passé, pour au présent donner du goût.


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11 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Armistice aidant, on reste au lit. De Noémie je tiens le siège, juste assez bien pour qu'elle abdique. Ne reste plus que le rempart de sa couette pour protéger ses retenues. Elle s'y installe, elle s'y love. Je la soulève, elle se louve. Rendre les armes est une extase... quand c'est flanqué, vif et troussé.
C'est midi déjà je crois. Et se relèvent dans la chambre mille raisons de donner une nouvelle charge. Noémie surveille ses frontières qui volontiers se laissent corriger..

 
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10 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Laure


 

Atelier de Laure, quartier de la Krutenau. La miss persiste à cultiver une mine toujours un peu triste, Laure n'a chez elle que des couleurs de feu. Les unes contre les autres, des toiles par dizaines dorment au sol dans un long couloir sombre. Ça fait 5 ans que Laure a lâché les Arts-Déco, et 5 ans que ses toiles attendent ainsi. Aujourd'hui Laure vit du modelage, du volume comme elle dit. Pour une fois que je viens la voir à son atelier, elle est en pleine fabrication. Gestes amples et grâcieux pour un usage qui vaut pas ça. En effet, Laure prépare une sauce. Du moins, armée d'une spatule en bois, la voici qui mélange un truc pâteux dans un grand bidon bleu : résine d'epoxy et fibres de verre en paillettes. Le spectacle a beau s'afficher glissant comme une danse humide, l'odeur qui s'en dégage me met en fuite.

 

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09 nov. 2004
sans :
à Strasbourg
Elle


 

Dieu fait encore parler de lui. Dieu l'unique...le seul, à ce détail près qu'on ne sait plus duquel il s'agit. Je me demande si ce truc-là est bien nécessaire. Lui c'est sûr, c'est toujours notre meilleure raison de se flanquer une bonne guerre. On y peut rien, c'est le paradis qui veut ça.
Courbez la tête fiers sicambres, Dieu est amour, je suis amer ! Et ne croyons pas qu'on va s'en tirer comme ça. Ce type là ne cesse de ressusciter, il n'y a pas de vaccin contre ça. Pourtant...pourtant, tout bien réfléchi : il se dit que l'idée de l'existence de Dieu ne tiendrait pas la route une seconde, surtout dans les virages ! Va savoir

 

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08 nov. 2004
sans :
à Strasbourg
Elle


 

La recette aphrodisiaque
Un brin de bises épicées
Deux livres pétillants
Trois raisons acides
Quatre quarts d'heures renversés
Cinq à Sept
Si(x) possible... laissons pas mijoter.

 

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07 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Cathou


 

Sur invitation de Cathou, conférence du soir dans l'amphi de l'Institut de Physique. Elle est dans l'assistance, j'arrive en retard. La presse est là, pas la télé, juste un correspondant obligé. Il prend des notes, Cathou aussi. De loin j'observe. C'est une nerveuse celle-là. Le sujet me passionne pas, et le type qui cause pas davantage. Tout ça ne dure guère. Enfin je capture Cathou à la sortie. Elle me pose une bise bien polie et notre échange...Merleau-Ponty ! Argh je meurs, non mais il va me pourrir longtemps celui-là ?
Plus loin dans l'heure qui suit, j'asseois Cathou à l'Opéra...au bar de l'opéra. Elle ne se tait plus : Merleau-Ponty, Piaget, Aristote...et d'autres obscurs. J'écoute avec beaucoup d'indulgence. Qu'elle me serve pas saint Augustin en dessert, sinon je fais une syncope !

 

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06 nov. 2004
avec :
à Baden-Baden
Cathou


 

À moins de deux heures de la fermeture, dans Caracalla. Cathou me partage les bulles du jacuzzi extérieur. Toute première rencontre avec elle. Elle me jauge et elle me parle aussitôt : "pétillant non ?". La baigneuse est affable, fluette et pas farouche. Chevelure sauvageonne, regard assuré, elle m'emporte aisément sur le sujet de ses études : la philo. Je crois que je peux pas suivre jusque là. Sauf qu'elle s'en prend à Merleau-Ponty, à la phénoménologie de la perception. Ouf je connais...un peu. Je parviens à placer deux trois souvenirs d'un autre ouvrage : l'oeil et l'esprit, toujours du Merleau-Ponty. Je comprends que ça l'interpelle.
Résultat : je viens de gagner le numéro de téléphone de Cathou et mieux...un rendez-vous !

 

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05 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie


 

Troisième nuit rue Richard Wagner, quartier de l’Orangerie. Chez Noémie, tout me semble tiède encore de nos assauts de la veille. Ambiance complice, musique de fond, bougies vertes et lit défait. Je prends les devants, ça lui plaît. J’enlève tout comme toujours, comme avec toutes les autres. Rien n’est pareil pourtant. Je lui répète qu’elle me touche. Elle n'en dit rien. Je crois qu’elle s’en moque. Je surveille son allure, sa mouvance. Elle s’échappe pour une douche…et pour moi.
Plus loin dans la nuit, on se trouve même du temps pour dormir. C’est bien la première fois. Tout sonne juste. Rêver ensemble, quel délice !
 
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04 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie

 

Nouvelle nuit Noémie. La deuxième, presque tendre. Passant au travers du velux, des étoiles se piquent d’un vif argent sur la vitre au-dessus du lit. Ce ciel de minuit ne sait qu’être sage et bleu sombre jusqu’à l’heure de se lever. Noémie me chevauche. C’est ainsi qu’elle se calme, le temps de s’emmêler mon souffle au baiser de son cou. Elle rampe bien plus qu’elle ne s’allonge. Elle me frôle de ses raisons pubiennes, elle m’effleure, elle m’affole. Je lui dis qu’elle me touche.
Alors elle récidive. Et je comprends bien vite que la vraie danse commence.
 
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03 nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Isabelle


 

Isabelle encore, canaille toujours. Elle me phone, je réponds pas. Je sais que ça la chauffe. Elle rappelle. Je laisse sonner, elle insiste. Je décroche, on se comprend, comme souvent. Isabelle : presqu’une amie si ce n’était avant tout une amante. Un bon coup très sûr en tous cas…Petite crevette blonde teintée auburn. Petits seins, petites fesses, grands-écarts ! Je tiens cinq culottes à elle en otages, comme ça, quelque part au fond d’un tiroir. Elle s’en moque. D’ailleurs elle m’en laissera d’autres, chaque fois que l’on voudra. Avec elle tout est simple, tout est souple et enlevé. Mais ça traîne pas ! C’est son côté vorace qui veut ça. Si j’osais, je dirais qu’elle est parfaite pour la pause déjeuner.
Il y a donc des jour où c’est très bon de sauter... les repas.
 
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02 nov. 2004
sans :
à Strasbourg
Laure




 

Déjà midi. Trois textos d’Isabelle, plus celui de Laure bien entendu. Laure…que dire de Laure, sinon que ses textos sont toujours du matin, et toujours de la même veine. Laure, c’est la constance même, et un peu la promesse qu’avec elle l’existence se sera…forcément la routine.
Laure, c’est mon erreur du printemps. Je veux dire : une fille trouvée au printemps, pas la saison, mais le magasin ! Eh oui, j’ai cette habitude folle d’aller au printemps, au 8ème étage, là où le seul rayon qui soit est un salon de thé hanté par les mémés. Et c’est là haut que j’ai montée Laure. Enfin…que je l’y ai emmenée plutôt. Parce que pour ce qui est de monter Laure, c’est tout un poème : un peu la Chevauchée des Walkyries façon yoga mou et 3 Dolipran s’il vous plaît. Argh non pitié, si c’était à refaire, Laure non merci. Le seul truc étonnant, c’est qu’elle a vachement le cœur à l’ouvrage, ce qui me vide complètement.

 
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1er nov. 2004
avec :
à Strasbourg
Noémie




 

Il fait beau toute la nuit..surtout dans les draps de Noémie. Surtout dans ses bras, quand elle m’y laisse taquiner ses envies. Il y a son velux qui nous regarde. Oui, parce que Noémie c’est d’abord un studio sous les toits, rue Richard Wagner, plein sud et plein ciel à la fois. Vue du lit, la lune est jolie. C’est Noémie qui le dit. Moi j’en sais rien, rien encore. Et puis, comment pourrais-je savoir cela ? J’ai qu’elle à voir, son aisance et ses épaules lisses. Elle vient beaucoup sur moi, gardant dans la pénombre ses regards que je ne saisis pas. C’est clair obscur dans sa chambre : petite lumière fine échappée d’un ampli. Cristaux bleutés qui se croisent à ceux d’un grand radio-réveil. Juste assez de lumière pour capter Noémie, mais pas tous ses regards. Elle se cabre, elle se cambre et ses cheveux ne dansent que de leur ombre noire quand j’ai mes yeux ouverts sur cette nuit de novembre.